Dec 17, 2023
“Le chemin vers la durabilité est pavé de données de haute qualité”, explique Janine Guillot, conseillère spéciale du président de l’ISSB, dans le rapport KPMG 2023 sur le reporting ESG. Tout le monde l’a compris, le respect des impératifs de reporting liés aux critères extra-financiers, sociaux et environnementaux, ne peut s’atteindre sans des données, et des données de bonne qualité. Dès 2024, environ 50 000 entreprises dans le monde seront concernées par la production de rapports sur leurs impacts sociaux et environnementaux respectant la directive européenne CSRD.
Au-delà des aspects règlementaires, c’est une exigence des nouvelles générations. On parle de crise de l’engagement dans les entreprises, mais c’est en réalité une recherche de sens, d’impact positif, au-delà des critères purement financiers de réussite. Les nouveaux salariés recherchent “des emplois où l'on voit concrètement l'aboutissement de son travail à la fin de la journée. La finalité surtout. La question de l'utilité se mêle ici à celle du sens”, explique Pascale Giet dans La Grande Impatience.
Les données sont donc encore une fois au coeur du futur de l’entreprise. Et des données que nous n’avions pas l’habitude de collecter, de stocker, et donc d’analyser. Ces indicateurs sociaux et environnementaux naissent dans nos opérations quotidiennes, mais ils ne sont presque jamais collectés. Mesurez-vous l’impact social et environnemental de la dernière formation à laquelle vous avez participé, du dernier webinaire que vous avez écouté, de la lecture même de cet article ? Non, car nous avons l’habitude de voir tout cela au travers du prisme financier. Quelque chose qui ne coute rien, est considéré comme sans impact, et n’est donc pas comptabilisé. Pourtant si vous assistez à une formation gratuite, vous consommez peut-être du carbone (impact environnemental négatif), mais en revanche votre compétence augmente (donc impact social positif). Prendre l’habitude de mesurer les critères financiers et les externalités non financières deviendra d’ici la fin de la décennie, une bonne pratique, une habitude… et une obligation.
Cela ne se fera pas en quelques clics. Les processus sont à inventer, et les outils ne sont pas adaptés. Bien sur, vous avez votre Excel favori si vous souhaitez noyer votre entreprise dans une mer de données non vérifiées. Mais si vous êtes un peu sérieux, vous arriverez vite à la conclusion qu’il y a quatre options :
Face à ces choix, la premier constat est simple : personne n’est prêt ou presque. Lors d’un webinaire de présentation de sa solution EPM, Jedox a réalisé un petit sondage en ligne : 55 % des participants reconnaissaient n’avoir pas encore choisi d’outil… et c’est une bonne nouvelle.
Certes ce n’est pas pour demain… mais 2025 c’est après-demain. Car pour sortir des indicateurs fiables en 2025, il vous faudrait commencer à comptabiliser correctement en 2024… Or vous n’êtes pas prêts. Ne comptez pas sur un report de la date limite au dernier moment, ce n’est pas la France ! Mais l’Europe. Et les calendriers sont bien plus strictes que dans l’hexagone (voir par exemple la farce du report régulier de la mise en place de la facturation électronique).
N’allez pas non plus vous précipiter sur un outil (comme vous l’aviez fait il y a quelques années en installant un data lake sans savoir pourquoi… qui s’est transformé en data marécage). L’outil viendra en son temps, lorsque vous aurez cerné le périmètre, formalisé les processus, choisi les indicateurs, identifié les sources de données, défini les rôles de chacun… croyez-moi il y a du travail avant de passer à la plomberie ! Vous avez envie d’en savoir plus, j’ai conçu avec Capgemini Institut une formation dédiée à ces sujets, [Mettre en place les reporting CSRD – ESG en s’appuyant sur des données pertinentes]urlblank:https://www.institut.capgemini.fr/formation/mettre-en-place-les-reporting-csrd-esg-en-sappuyant-sur-des-donnees-pertinentes/, à suivre en 2024, ou à mettre en place de manière personnalisée dans votre entreprise.